dimanche 17 octobre 2010

Old Shit, Dirty Scums 87-92 (Juin 92)



L’année 1987 fût à la fois marquée par la sortie de mon premier zine réalisé seul (Sang & Sueur) et de ma rencontre avec Phil Pestilence du zine Whiplash au moment où celui-ci intégra à l’essai l’équipe rédactionnel de Hard Rock Magazine (il fallait bien passer par là...) pour y animer la rubrique « Underground » dédiée à l’actualité Thrash, HxC et fanzinesque de l'époque, et son coéquipier Stéphane G., écrivant alors dans le magazine Hard Force tout en faisant office de disquaire au sein de la boutique spécialisée en imports en tous genres de l’Avenue du Maine qu’était Juke Box.

Habitués des médias et de l’industrie du disque, ces derniers avaient eu pour projet de monter un label du nom de Mosh Records en partenariat avec N.E.W. Musidisc sur lequel auraient du sortir les premiers albums de LoudblastAgressor et Aggressive Agricultor (dont Guillaume Gwardeath fit d'ailleurs plus ou moins office de manager à la même époque). Ayant pris d’affection les espèces de rats dégénérés affublés de tee-shirts HxC qui parsemaient les pages de mon zine et en illustraient les couvertures et flyers, Phil Pestilence me demanda s’il pouvait les adopter en tant que mascotte de leur futur label et de les retravailler sous la forme d’un personnage plus jovial destiné à en orner les ronds centraux. Il leur donna le nom de Moshy Scum (surnom dont je fus également affublé par la suite), et s’en servit dans ses chroniques en y faisant régulièrement référence à la manière d’un personnage fictif dont la principal obsession tournait autour des musiques les plus extrêmes sur fond de déglingues. Le label mit énormément de temps à se mettre en place et devait s'accompagner de tout un tas de projets plus myrifiques les uns que les autres qui ne virent malheureusement pas plus le jour que le reste.

J’avais été désigné d’office pour en dessiner la plupart des pochettes. C’était la première fois que je me retrouvais à participer à un truc relativement pro où il fut rapidement question de contrats et paperasses en tous genres à signer. Du haut de mes 19/20 ans j’étais loin de l’être (pro) et tout ça me paraissait bien abstrait, ou en tout cas bien loin de mes péoccupations et l'univers dans lequel je baignais principalement constitué de groupes n'arrivant pas à aligner plus de 3 accords et de zines photocopiés bricolés au cutter et bâton de colle UHU sur des coins de tables dans l'amateurisme le plus total…

Parmi les choses dont j'étais sensé m'occuper se trouvait un BD promo qui devait accompagner les premières sorties du labels, BD que je devais dessiner sur la base d’une idée de scénario de Phil relevant plus du délire de fin de soirée et d'un joyeux conglomérat de private jokes que de quoi que ce soit de bien profond et réfléchi... Malgré toute ma bonne volonté, je me rendis rapidement compte que l'aspect narratif de la BD n'était pas forcément mon fort (ce qui ne m'empêcha pas d'en réitérer l'expérience en me lançant en parallèle sur un autre projet BD que je ne réussis pas plus à mener terme...). Bien évidemment le projet tant de label que de BD tombèrent rapidement à l'eau n'ayant laissé derrière eux que ces quelques planches dessinées n'importe comment.

Bien que rangées au fin fond de cartons à dessins que je n’avais aucune intention de rouvrir, 4 ans plus tard je m’étais amusé à ressortir ces même planches avec un brin de nostalgie et les avais finalement compilées sous la forme d’un mini recueil A5 intitulé « Old Shit, Dirty Scums 87-92 » accompagnées de diverses illustrations plus récentes et d’un petit texte explicatif rédigé à la main en guise d’intro, avec une nouvelle couverture sous forme de pastiche homage au travail des frêres Hernandez. Il en fut tiré 19 exemplaires (la photocopieuse utilisée en douce ayant rendu l’âme au moment où je m’apprêtais à en tirer le 20ème exemplaire), envoyés / offerts à des amis proches ou vieilles connaissances en guise de carte de vœux tardive en plein mois de juillet... Une manière comme une autre de tourner la page sur période de ma vie dont il ne resta pas forcément que de bons souvenirs et d'en faire table rase pour passer à autre chose...

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